354 bombes désamorcées en 12 ans
Nous
avons accompagné les éléments d’une cellule de déminage de la sûreté de
wilaya d’Alger, durant une journée entière, et nous avons découvert que
Algérie a des enfants expérimentés prêts à risquer leur vie dans des
opérations dont on ne peut jamais présager de la suite.
Notre
journée a débuté à 10h et demi, le mercredi 25 avril dernier. Nous
sommes restés au bureau de la permanence des éléments de la cellule de
déminage dans la sûreté de la wilaya d’Alger, avant de rejoindre le
bureau permanant situé à Bab Ezzouar, où nous avons trouvé différents
types d’explosifs saisis, qui appartenaient aux groupes terroristes. Le
chef de cellule et ses compagnons nous ont relaté certaines de leurs
expériences avec les explosifs durant la décennie noire, dont la
dernière en date est celle de Djnen El Malik à Hydra, le 11 avril
dernier. Puis nous avons cherché à connaître la manière
de désamorcer une bombe à retardement.
On
nous a indiqué que la première chose entreprise par les éléments de la
cellule de déminage est le bouclage du périmètre, suite à quoi on
procède à l’élaboration du propulseur d’eau, qui est une machine qui a
une très forte capacité de pénétration des corps et des matériaux. Dans
les cas ordinaires, l’expert en explosifs porte une tenue de
protection, et s’avance doucement vers la voiture, où il oriente le
propulseur d’eau, qui est relié à un fil métallique rattaché par une
prise électrique, vers un générateur dirigé vers la bombe, afin qu’y
pénètre l’eau ou n’importe quel liquide utilisable. Cette première
étape permet d’annuler l’effet de la bombe, puis vient la période de
déminage total, à travers la neutralisation de l’appareil de commande.
Cette journée nous a malheureusement rappelé que le précédent chef
de cellule, Benchikh Abdelkrim est mort lorsqu’il a tenté de désamorcer
une bombe en 1996 au lieu-dit El Merja, dans la commune de Baraki à
l’est de la capitale.
Depuis 1994, les éléments de la cellule sont
parvenus à désamorcer 25 voitures piégées dans plusieurs communes de la
capitale, et 325 bombes artisanales qui se trouvaient dans des colis,
des boites ou des sacs.