ALGER/LONDRES (AP) - Le chef du gouvernement algérien, Abdelaziz Belkhadem, a confirmé dimanche, en marge de l'ouverture de la session de printemps du sénat, l'arrestation par les autorités britanniques de Rafik Abdelmoumen Khalifa, jugé actuellement par contumace dans l'affaire de la Khalifa Bank et dont Alger réclame l'extradition.
Un responsable de la police métropolitaine londonienne a confirmé cette arrestation sous couvert de l'anonymat, précisant que le "golden boy" avait été ensuite libéré sous caution et convoqué à la police le 20 mars.
L'arrestation du "golden boy" algérien à Londres, où il est réfugié depuis 2003 suite à la chute de son empire, avait été annoncée dimanche par la presse algérienne. Le quotidien "Liberté" précise que Rafik Khalifa, à l'origine du plus grand scandale financier qu'ait connu l'Algérie, a été arrêté le 27 février par Scotland Yard pour "séjour irrégulier et blanchiment d'argent".
Le ministre algérien de l'intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, a, pour sa part réclamé l'extradition du "golden boy". "Il ne peut y avoir une coopération sérieuse entre l'Algérie et la Grande Bretagne dans d'autres domaines, si on ne peut pas résoudre un cas qui relève du droit commun, comme l'affaire de l'extradition de Abdelmoumen Khalifa", a-t-il déclaré.
Selon lui, "les Britanniques sentent qu'ils doivent agir par rapport a ce dossier", à savoir, a-t-il précisé, l'"arrestation et l'extradition de Khalifa".
L'Algérie et la Grande-Bretagne ont procédé, le 25 février à Alger, à l'échange des instruments de ratification des accords relatifs à l'entraide judiciaire, en matière pénale, civile, commerciale et d'extradition.
Le procès de la faillite frauduleuse de la banque privée Khalifa Bank s'est ouvert le 8 janvier. Un total de 104 accusés est cité par l'arrêt de renvoi, dont le principal protagoniste, l'ancien patron du groupe Khalifa, est absent à ce procès.
Une trentaine de chefs d'inculpation sont retenus contre l'ensemble des personnes mises en examen. Il s'agit entre autres d'association de malfaiteurs, d'abus de confiance, de faux et usage de faux, de faux en écritures publiques, de corruption, d'escroquerie, de trafic d'influence et de faillite organisée et banqueroute. Les accusés encourent des peines allant jusqu'à dix ans de prison et des amendes. AP
Dim 4 Mar - 21:16