Pour Abderrezak Mokri, “la logique veut que nous ayons un score très élevé lors de ces élections.”
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a recouru, hier, à une sorte de chantage, pour justifier l’obtention d’un taux d’au moins 30% des sièges, aux élections législatives du 17 mai prochain. “Nous voulons avoir la majorité, mais comme l’a soutenu le président du Mouvement, nous tablons sur 30% des sièges au prochain Parlement. Si nous n’avons pas les 30%, cela voudra dire que les élections ne se sont pas déroulées normalement”, a déclaré son vice-président, Abderrezak Mokri. Invité à l’émission “En toute transparence” de la radio Chaîne III, ce dernier a renchéri : “La logique veut que nous ayons un score très élevé lors de ces élections.” Le responsable du parti islamiste avait auparavant dénoncé “la fraude intelligente”, en ciblant notamment “la non-neutralité de l’administration”, qu’il a accusée de “choisir d’aider un parti politique au détriment des autres formations”.
À un mois seulement de la tenue des législatives, le MSP a usé d’un ton offensif aux fins d’occuper prochainement une des principales places au sein de l’Assemblée nationale. Pour preuve, M. Mokri a soutenu que son parti “a été avant-gardiste dans le processus électoral après son interruption” et a joué un rôle actif pour ramener “une certaine crédibilité” aux institutions, à l’exemple du Parlement et des assemblées au niveau local. Il a en outre rappelé “les circonstances” qui avaient poussé le MSP à participer, plus tard, aux élections et à être présent au gouvernement, même avec “le sentiment de gêne”. Et lorsque “l’Algérie était en péril” et qu’elle se trouvait dans une situation de “non-État”, l’ex-Hamas n’a pourtant jamais fait partie du camp des “signataires de l’accord de Sant’Egidio”, a signalé le vice-président du MSP. Ce dernier s’est également fait “un honneur” de dévoiler les valeurs “démocratiques” de son parti politique, prévenant que l’enjeu des prochaines élections législatives est “l’enjeu de la démocratie (qui) est la voie de la bonne gouvernance”.
En insistant sur le fait que l’Algérie “est très loin du seuil démocratique qui permet l’alternance politique”.
Le responsable du parti islamiste a même reproché plus loin à ceux, parmi les formations de l’alliance présidentielle, de n’avoir pas “honoré les points essentiels du pacte” de la coalition, sans pour autant les nommer. “Nous avons contribué à la stabilité du pays”, s’est-il limité à dire. Interrogé sur le mode de scrutin, l’invité de l’émission “En toute transparence” a répondu que celui-ci “est devenu le plus favorable”, étant donné que le pays se trouve “dans une période d’édification”. “Nous sommes dans une phase de préservation des équilibres qui permettent une stabilité politique et de mettre la classe politique dans la satisfaction”, a-t-il indiqué. Et d’ajouter : “Nous allons entrer dans ces élections et nous comptons sur le bon sens des pouvoirs publics.”
Sur la question relative à la place de la femme dans la confection des listes électorales, le vice-président du MSP a reconnu que “devant une réalité qui n’est pas dans l’intérêt de la femme et de la société”, 19 femmes ont été seulement portées sur les listes, mais aucune d’elles n’a été placée en “première position”.
Le même responsable a également admis “l’intégration d’un nombre limité de personnes extérieures à son parti” sur les listes électorales du MSP, en raison de leur adhésion à son “programme”. Quant aux critères de sélection qui ont été retenus pour l’élaboration des listes, il a déclaré qu’ils sont de l’ordre “objectif et subjectif”, mais “les critères subjectifs ont dominé”.
Le numéro deux du parti islamiste a enfin appelé les citoyens à “participer massivement” aux élections du 17 mai et de voter pour le MSP, qui se défend d’être pour “le changement tranquille”.
Lun 9 Avr - 1:54