Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) Aboudjerra Soltani continue de souffler le chaud et le froid et n'a pas dérogé à cette « règle » lors de son passage au forum de l'ENTV, samedi soir.
Vêtu d'un burnous traditionnel, Soltani tentera de convaincre durant toute la durée du forum de l'ENTV qu'il pouvait être en même temps au sein du pouvoir exécutif et dans l'opposition. Cela ne semble pas le déranger et souligne même la « solidarité de son parti au sein du gouvernement » dans le but, explique-t-il, d'épauler le chef de l'Etat dans l'application de son programme.
Soltani est certain qu'il va rafler entre 90 et 100 sièges, ce qui représenterait 30% du total des sièges, lors des législatives du 17 mai prochain, des élections qui se dérouleront en toute transparence parce que, affirme-t-il, il a reçu des assurances à ce sujet. « La confiance est revenue au courant islamiste », a-t-il martelé devant des journalistes qui sont restés sur leur faim, puisque le leader du MSP évitera subtilement de répondre aux questions qui fâchent.
Ainsi interpellé afin de divulguer les noms sur qui ils détenaient des dossiers, Soltani répondra calmement que c'est de l'histoire ancienne avant de déclarer clairement que ce sont de « gros bonnets » et qu'à ce niveau « le jeu est fermé ». De quel jeu et à qui fait-il allusion ? Soltani n'en dira pas plus mais affirme par contre que lors de son passage au département du travail et de la sécurité sociale, aucun centime n'a été versé dans les caisses de Khalifa. Aboudjerra Soltani, entouré de son staff et des ministres de son parti, soulignera que « le peuple ne croit plus à la langue de bois ». En fait, le premier responsable de l'ex-Hamas n'était pas à une contradiction près, surtout quand il déclare que les élus de son parti n'ont jamais été emprisonnés pour des affaires de « corruption » alors que plusieurs ont été condamnés par la justice notamment à Réghaïa dans la wilaya d'Alger et à Tidjlabine dans la wilaya de Boumerdès pour des affaires de détournement et de malversations. Toutefois, le premier responsable du MSP qui fait de la « lutte contre la corruption » son credo, appelle à ce que l'on donne plus de prérogatives aux élus en amendant les codes communal et wilayal. « Il est temps de redonner la confiance à l'élu », a-t-il insisté en promettant à l'adresse de ceux qui doutent encore des « capacités électorales » de son parti qu'ils seront déçus le 17 mai prochain. Soltani clamera ainsi que son parti en prenant action au sein du gouvernement a réussi à « réduire le fossé entre la religion, la laïcité et la démocratie » et ce dans le but de consacrer le régime républicain.
Concernant l'amendement de la Constitution, le successeur de feu Mahfoud Nahnah n'est pas contre, il est juste opposé à la modification de certains articles tels que proposés notamment par le parti de Belkhadem.
Bien évidemment tout le monde sur le plateau aura compris qu'il faisait allusion à l'article qui permettrait au président de la République de briguer un troisième mandat. Le leader du MSP croit toujours à ses chances d'accéder un jour à la magistrature suprême. Il s'y emploie activement en mettant un pied au gouvernement et un autre dans l'opposition.
Lun 9 Avr - 13:20
