C’est l’une des plus hautes institutions de l’Etat algérien qui a été ciblée, hier, par les terroristes du GSPC, groupe qui a récemment fait allégeance à Al Qaïda. Au-delà de l’acte terroriste, l’attaque contre le siège de la chefferie du gouvernement a aussi une portée politique.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Pourtant, face à ce drame, le chef de l’exécutif persiste à défendre l’option “réconciliatrice” devant les ruines de son département. “Il s'agit d'un acte criminel qui relève de la pure lâcheté et de la trahison, au moment où le peuple algérien revendique la réconciliation nationale”, s’est contenté de dire Abdelaziz Belkhadem en se rendant sur les lieux de l’attentat. Censée être complémentaire avec la poursuite de la lutte contre le terrorisme, la réconciliation nationale semble avoir montré ses limites. Les attentats qui ont frappé le cœur de la capitale, auxquels on peut ajouter les dizaines d’actions terroristes qui ont lieu quotidiennement dans toutes les régions, en sont des preuves concrètes. Et les déclarations des différents responsables ne peuvent plus écarter les doutes. C’est notamment le cas de Dahou Ould Kablia, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, chargé des Collectivités locales, qui avait récemment déclaré que le GSPC ne représente plus une menace pour l’Algérie. Mieux, ce dernier considère même que l’affiliation de ce groupe terroriste à l’organisation de Ben Laden pourrait lui être fatale. “Nous ne lui prêtons pas plus d’importance qu’il n’en a. Allié d’Al Qaïda ou pas, c’est un mouvement qui tend à être éradiqué en totalité et ne pose pas de problème en terme de menace importante. Au Maghreb, l’allégeance du GSPC à Al Qaïda va lui causer beaucoup plus de tort qu’elle ne va lui apporter de bénéfice”, a expliqué Ould Kablia en marge d’une réunion des ministres arabes de l’Intérieur qui s’est déroulée à Tunis au mois de février. Hier, du côté de la présidence de la République, aucune réaction n’a été relevée. Donné pour absent depuis le sommet de la Ligue arabe qui s’est tenu à Riyad, Abdelaziz Bouteflika a repris du service hier. Il a en effet reçu le nouvel ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie, qui lui a remis ses lettres de créances, ainsi que le président de la Chambre tunisienne des conseillers.