Chaque matin, le ton est donné sous le signe d’un cérémonial solennel avec la levée du drapeau algérien, relayé par la fanfare personnelle et organique de la 8e division blindée. Cette dernière se situe à Ras-El-Ma à 90km de Sidi Bel- Abbès. Lors de cette visite effectuée par les médias, dans le cadre des activités de communication du commandement des forces terrestres, au niveau de cette division durant la journée du 16 avril 2007, la réalité du vécu quotidien de cette division militaire témoigne de sa rigueur qui ne connaît aucun relâchement et ce, quelle que soit la situation sécuritaire du pays.
Partant du principe qu’une bonne préparation au combat constitue la force d’une armée, le commandement des forces terrestres accorde un intérêt particulier à la préparation des hommes. La 8e division blindée est établie dans la région de Sidi-Bel-Abbès, elle représente l’une des plus grandes formations organiques et permanentes que compte l’Armée nationale populaire. C’est en 1970 que fut créée la brigade blindée qui fut dirigée par le commandant Abdelmalek Guenaïzia, élevé par la suite au grade de général-major (il fut nommé en 2005 dans les fonctions de ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale). Il avait dirigé cette brigade jusqu’en 1976. En 1973, cette brigade a pris part, nous dit-on, à la guerre d’Octobre aux côtés des pays arabes contre Israël. En 1990, cette brigade blindée a permis la création de plusieurs divisions dont la 8e division blindée. Cette division compte principalement des régiments de blindés (de chars), des régiments d’infanterie mécanisée appuyés par des unités d’artillerie, de génie, de défense contre aéronefs, de reconnaissance et d’autres unités de commandement et de soutien. Dès lors, «les exercices tactiques sont considérés comme étant la principale méthode, didactique et démonstrative, d’apprentissage des différentes formes de combat. Ces exercices permettent aux militaires d’élargir leurs compétences, travailler la cohésion, maîtriser les systèmes d’armes et se tenir prêts pour faire face à toute éventualité.» A ce sujet, lors d’un exercice de simulation de situation de combat avec l’utilisation de chars russes de type T72, les plus performants et les plus redoutables dans le monde, le commandant de la 8e DB, le colonel Abala Djamel nous dira : «C’est la valeur de l’équipage qui mène le char et le met en valeur et ce, quelle que soit sa renommée et sa performance. Sinon, on serait face à un tas de ferraille même le plus performant. Nous misons avant tout sur le potentiel humain». Nous apprenons que pas moins de 1500 exercices tactiques sont effectués par an avec une très forte proportion de militaires contractuels dans le cadre de la professionnalisation de l’armée, environ 80% sur la base d’un recrutement qui s’appuie sur une exigence incontournable : avoir un niveau d’instruction de 9e AF. Deux rôles majeurs sont attribués à cette division : la préparation au combat et la lutte antiterroriste qui s’étend sur des milliers de km et couvre plusieurs points sur la zone : Sidi-Bel- Abbès, Tlemcen et Saïda. Parmi les résultats obtenus à travers cette lutte : 739 terroristes ont été mis hors d’état de nuire et la récupération de 621 armes et la destruction d’une centaine de refuges. Cette 8e division blindée compte une autre fonction et pas des moindres à savoir : le retrait et la destruction des mines anti-personnel et anti-groupe. Des opérations qui sont activement menées depuis 2004. Environs 24 766 mines ont été détruites au niveau du territoire de la 2eRM, ainsi qu’au niveau de la section de Tlemcen. Ces opérations se poursuivront pendant les mois à venir. L’Algérie a pris part à cette lutte contre ces armes inhumaines suivant l’appel de la Convention d’Ottawa. De ce fait, elle a été parmi les six premiers pays à avoir signé, le 3 décembre 1997, la convention sur l’interdiction des mines antipersonnel qu’elle a ratifiée en 2000. A ce sujet, selon une source officielle, chaque année, dans le monde, elles sont près de 15 000 à 30 000 personnes à être mutilées par les mines qui touchent essentiellement des populations civiles. En Algérie, depuis 2004 environ 50 civils ont été victimes de ces mines anti-personnel. Toujours selon cette source, des statistiques révèlent que «près de 60 à 100 millions de mines antipersonnel actives resteraient enfouies dans le sol d’environ soixante pays». Notre source précise qu’en Algérie « 50 000 mines de différents types ont été semées tous les 20 km sur une distance de plus de 700 km». Toutefois, à ce jour, les autorités françaises refusent de transmettre à l’Algérie, leurs emplacements. Cette visite guidée à la 8e division blindée, nous a permis d’avoir une vision plus démonstrative des efforts consentis par le commandement des forces terrestres, qui aspire de manière permanente à augmenter la disponibilité opérationnelle de cette grande unité.
Mer 18 Avr - 12:25