Moh Débutant
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| Sujet: L'OMD PASSE LES DOUANES ALGERIENNES AU SCANNER Mer 25 Avr - 13:20 | |
| Une institution minée par les dysfonctionnements
Les Douanes algériennes sont paralysées par des «dysfonctionnements sérieux» qui ont entraîné «un retard d’adaptation aux enjeux commerciaux du siècle». Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus deux experts de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) suite à un diagnostic de l’institution douanière algérienne.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les deux experts de l’OMD, qui ont séjourné à Alger du 19 au 29 mars 2007, ont réalisé cet audit sur demande du directeur général des Douanes algériennes. En plus des cadres des douanes, ils se sont également entretenus avec le président du Forum des chefs d’entreprises, le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie ainsi que les représentants des transitaires et des commissionnaires. Leur constat est sans appel. «L’administration des Douanes algériennes est gouvernée d’en haut et a une longue histoire centralisatrice. De plus, l’histoire récente de ce pays n’a pas permis de décentraliser les pouvoirs de décision ; différentes strates bureaucratiques se sont superposées pour répondre aux demandes nouvelles des gouvernants ou de la situation, mais sans remise en cause de l’organisation générale», indiquent les auditeurs. Ils ajoutent que «le renfermement sur des certitudes passées a entraîné un retard d’adaptation aux enjeux du siècle». En clair, cette institution est sclérosée par la bureaucratie et ne peut donc pas adopter le cadre des normes arrêté par l’OMD pour sécuriser et faciliter le commerce mondial. Une administration isolée Pire, selon ce document, l’action de cette institution a un effet négatif sur le développement économique du pays. «Le manque total de relations institutionnelles, depuis plusieurs années, entre la douane et ses partenaires naturels est le symptôme d’une administration qui s’est isolée et ne s’est pas modernisée. Cela entraîne des dysfonctionnements sérieux, des blocages administratifs inexplicables qui empêchent l’activité commerciale internationale de se développer correctement, notamment au port d’Alger. Aucun objectif précis au sein de la Douane algérienne ne se dégage clairement pour un observateur étranger, elle semble orientée vers le contrôle pour le contrôle (…) l’aide au commerce international n’est pas prise en compte, au contraire, la douane s’est isolée de ses partenaires économiques dont elle ne prend pas en compte les avis. Cela a des conséquences sur l’implantation des entreprises étrangères ici et permettrait d’éviter la mono-exportation (hydrocarbures) et de créer des emplois». Les auditeurs ont constaté de visu les multiples dysfonctionnements lors d’une visite au port d’Alger. Mauvaise prise en charge des voyageurs lors des opérations de passage en douane, système de «contrôle à 100%» inadapté, absence d’outil informatique «en panne le jour de la visite», sureffectif, «mettre sur le terrain près de 200 agents des douanes pour contrôler 400 véhicules au maximum semble excessif». Ce nombre impressionnant semble être contreproductif au regard des résultats contentieux qui «sont très faibles». «Concernant les prélèvements pécuniaires dans le cadre de l’acquittement de taxes forfaitaires par les voyageurs, le local n’est pas signalé ni sécurisé; absence de coffre-fort, amoncellement de quittances et archives et présence importante de liasses de billets, nous semblent poser un problème d’éthique, d’autant que le contrôle interne est inexistant ». La réparation des scanners des ferries pour les opérations d’importations et d’exportations de marchandises à bord des véhicules ainsi que la sécurisation de la perception des droits te taxes sont vivement recommandées par les experts de l’OMD. La situation du dédouanement des marchandises au niveau du port de la capitale n’est guère plus reluisante. Voici en vrac les insuffisances relevées : «Les agents ne sont pas en mesure de connaître le positionnement physique du conteneur hormis lors du dépôt de la déclaration. Il n’existe donc pas de prise en charge douanière » ; «il faut signaler que la valeur en douane est une notion apparemment mal maîtrisée et qu’il n’existe aucun guide pratique à la disposition des agents vérificateurs» ; «les horaires officiels d’ouverture des bureaux de douane (8h-12h et 13h-16h30) sont insuffisants pour traiter rapidement l’enlèvement des marchandises, d’autant que l’absentéisme des inspecteurs vérificateurs a été stigmatisé par les opérateurs (économiques) ; «selon les importateurs, des mesures d’accompagnement sont versées tout au long du circuit de la déclaration en douane.» Moins de 1 kg de kif saisi au port d’Alger en 2006 ! Il est évident que les rédacteurs du rapport utilisent le terme très soft de «mesures d’accompagnement» pour désigner les pots-de-vin. Sur le plan de la lutte contre la fraude, «l’extrême faiblesse des résultats» a été constatée. Les auditeurs citent l’exemple des saisies de stupéfiants au port d’Alger. «La direction d’Alger Port a en ce domaine une faiblesse de résultats troublante : moins de 1 kg de cannabis a été saisi en 2006. Traditionnellement, les douanes saisissent environ 80% des saisies de stupéfiants faites dans un pays, du fait de leur positionnement privilégié en frontière. Ce n’est pas le cas en Algérie», est-il constaté puisque les prises de la Gendarmerie nationale et celles des services de la DGSN sont beaucoup plus importantes. Mauvais résultats, bureaucratie, inefficacité, corruption… les Douanes algériennes cumulent les tares. L’Organisation mondiale des douanes a toutefois pris en compte le fait que Mohamed Abdou Bouderbala s’est engagé sur la voie de la «bonne gouvernance». En acceptant le diagnostic de cette organisation, ce responsable démontre sa bonne volonté. Mais cela suffira-t-il à assainir les rangs de la douane et d’en faire un acteur efficace sur le plan du développement économique ? Il est permis de douter, tant les enjeux sont importants. T. H.
Qu'est-ce que le cadre des normes ? Le cadre des normes est un protocole qui a été adopté par l’Organisation mondiale des douanes en juin 2005. Il vise à mettre en place des normes garantissant à l’échelon mondial la sécurité et la facilitation de la chaîne logistique lors des transactions commerciales. Il doit également permettre de renforcer le rôle, les fonctions et les capacités de la douane pour répondre aux défis du XXIe siècle. Concrètement, il se compose de quatre éléments centraux : harmonisation des critères concernant les renseignements préalables sur les marchandises fournis par voie électronique ; adoption par chaque pays d’une approche cohérente en matière de gestion des risques afin de traiter les menaces liées à la sécurité ; vérification des marchandises à l’aide de matériel de détection non intrusif (scanners) ; ce protocole définit enfin les avantages à accorder aux entreprises qui satisfont aux normes minimales de sécurité de la chaîne logistique. L’application du cadre des normes de l’OMD repose avant tout sur la mise en place d’un réseau douane/douane et d’un partenariat douane/entreprises. Notons que l’institution douanière algérienne a fait part, en mars dernier, à l’OMD de son intention de mettre en œuvre le cadre des normes. T. H.
LA DIRECTION DES DOUANES MULTIPLIE LES AUDITS Bouderbala fait appel au FMI
Après l’OMD, c’est au tour du Fonds monétaire international (FMI) de diagnostiquer l’état des Douanes algériennes. «Le directeur général a saisi le FMI afin qu’il effectue à son tour un nouvel audit», a révélé hier un cadre de cette institution qui a requis l’anonymat. Selon lui, Mohamed Abdou Bouderbala souhaite disposer d’un maximum d’informations afin «de mettre en œuvre le plan de modernisation qui doit s’étaler sur trois ans». A propos du rapport des experts de l’OMD, notre interlocuteur a indiqué que ce document comporte certaines «contrevérités ». «La mission des auditeurs était trop courte. Elle a duré moins de quinze jours, ce n’est pas suffisant pour réaliser un travail en profondeur» T. H. | |
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