La mise en circulation de la carte à puce « Chiffa » est prévue à compter du 10 mai prochain, a indiqué, jeudi dernier, le ministre du Travail et de la protection sociale, M. Tayeb Louh, lors d'une journée d'information organisée par son département sur la CNAS. Le ministre a affirmé que l'opération de distribution des premières cartes concernera, dans une première étape, cinq wilayas pilotes en l'occurrence Médéa, Tlemcen, Oum El-Bouaghi, Annaba et Boumerdès où, 500.000 cartes à puce seront distribuées.
Selon Tayeb Louh, «l'opération s'étalera sur trois années pour toucher l'ensemble des wilayas». Au total, quelque 7 millions de cartes à puce seront mises en circulation à la fin de l'opération et dans cette perspective, le centre de personnalisation de la carte à puce sera inauguré le 19 avril à Ben Aknoun (Alger).
Il y a lieu de rappeler à ce propos que la Cnas avait signé, en juillet 2006, avec la société française Gemalto, un contrat pour la production de la carte à puce pour les assurés sociaux, dénommée « Chifa ». La rationalisation, la maîtrise des dépenses et la lutte contre toute forme de fraude sont, entre autres, les objectifs de la mise en oeuvre de cette carte à puce électronique qui intègre un microprocesseur pour enregistrer et stocker des données.
Elle permet, en outre, de sécuriser l'accès à un réseau par la fourniture des informations qu'elle contient. Cette carte aura, a-t-on expliqué, le format de la carte d'immatriculation actuelle qu'elle remplacera en offrant des fonctionnalités multiples. Elle concernera dans un premier temps 7 millions d'assurés sociaux, mais sera par la suite remise à chaque bénéficiaire de la sécurité sociale, qu'il soit assuré ou ayant droit. Le marché de la fabrication de la carte à puce est estimé à près de 16 millions d'euros.
Les partenaires sociaux de la CNAS (médecins, pharmaciens, cliniques, hôpitaux) bénéficieront également des prestations de cette carte à puce.
Sur un autre plan, le ministre du Travail a saisi cette opportunité pour déclarer que la politique de maîtrise des dépenses en matière de santé a permis de réduire le nombre des transferts à l'étranger (pour soins), passant de 1105 malades en 2005 à 1001 malades en 2006.
Ainsi, selon lui, l'application, depuis 2001, du tarif de référence des médicaments a donné des résultats «très satisfaisants», entraînant de fait la baisse du prix du médicament et de la facture du médicament.
En 2006, les dépenses des médicaments sont estimées à 51,01 milliards de dinars, soit 34,46% de l'ensemble des dépenses de la CNAS.
Selon le ministre, les dépenses en médicaments ont connu une augmentation de 7,47% par rapport à 2005. Les dépenses relatives aux accidents et maladies professionnels sont estimées à 10,2 milliards de dinars, soit une diminution de 2% par rapport à 2005.
De son côté, le directeur général de la CNAS, a indiqué que l'équilibre financier de la Caisse, au titre de l'exercice 2006, se présente par des recettes, estimées à 147.468.000.000 DA, et des dépenses évaluées à 143.857.000.000 DA.
Il a, dans ce contexte, rappelé que les actions entreprises par la Caisse s'articulent autour de trois axes, à savoir la maîtrise des dépenses de prestations, des performances du recouvrement, dont la lutte contre le travail informel estimé à 27% de l'ensemble des travailleurs salariés, et le recouvrement forcé.