Des biphosphonates pour traiter les métastases osseuses associées au cancer du sein. Cela se pratique déjà, mais un travail de l'INSERM propose un nouveau schéma thérapeutique : l'injection quotidienne d'une faible dose, plutôt qu'une forte dose à des intervalles de temps espacés.
Les biphosphonates ont été initialement conçus pour réduire le risque de fractures chez les femmes atteintes d'ostéoporose. Mais leur activité anti-tumorale soulève aussi un vif intérêt.
Le Pr Philippe Clézardin et son équipe de l'Unité INSERM 664 ont étudié, sur des modèles animaux, l'activité anti-tumorale de divers biphosphonates. Avec des doses et des fréquences d'administration différentes. Leurs résultats paraissent prometteurs.
Une injection journalière de zolédronate à faible dose a en effet permis de bloquer le développement de métastases osseuses. Mieux, « une diminution de taille de 88% (des métastases) par rapport à un groupe contrôle » a été observée. Mais seulement avec ce schéma thérapeutique particulier, et non lors de l'administration de fortes doses espacées dans le temps.
Pourquoi ? Parce que selon les auteurs, « l'administration fréquente de faibles doses permet vraisemblablement de maintenir dans la circulation sanguine des concentrations suffisamment élevées pour agir directement sur les cellules tumorales ». Et ce en bloquant l'activité des ostéoclastes. « La fréquence du traitement s'avère donc un élément déterminant pour obtenir une activité anti-tumorale sur les métastases ».