Les allergies alimentaires, scientifiquement chocs anaphylactiques, sont en constante augmentation à l’instar d’autres pays. C’est ce qui ressort du troisième congrès international d'allergie pratique dont la première journée a eu lieu hier. Le Dr Mansour Khodja, allergologue, président de l'Association algérienne de formation continue en allergologie pratique (Aaforcap), initiatrice de cette rencontre, a indiqué que ces types d’allergies sont «en recrudescence chez les enfants âgés de moins de dix ans».
En l’absence de statistiques fiables, il est quasiment impossible de situer cette augmentation, il n’en demeure pas moins, selon le président de cette association, que ce constat se base sur la fréquence des pratiques des médecins. «Nous avons constaté un accroissement des consultations pour ce type d’allergies», a déclaré le Dr Mansour Khodja. Ainsi, il est enregistré annuellement deux cas d’allergies alimentaires graves pour 100 000 habitants. Selon les explications fournies par cet allergologue, le choc anaphylactique, qui est la manifestation clinique la plus grave de l'allergie, constitue l'essentiel des urgences allergologiques et se manifeste par une urticaire aiguë, un œdème laryngique, un bronchospasme aigu et une hypotension ou hypolapsus. «Si un traitement adapté au grade clinique n'est pas administré immédiatement, le patient peut décéder, soit par arrêt cardiaque ou par arrêt respiratoire», a-t-il affirmé. Et d’ajouter que ces allergies sont en augmentation du fait que l’Algérie importe de plus en plus de produits alimentaires. A ce sujet, le Dr Chabane de Paris a expliqué que les nouveaux procédés de l’industrie agroalimentaire ont conduit à l’augmentation de ces types d’allergies. Il a déclaré : «Il est évident que sur le plan de l’industrie agroalimentaire de nouveaux ingrédients sont utilisés. Comme les hydrolysas de protéine de blé.» Il s’agit de résidus de l’industrie céréalière utilisée dans des aliments. En d’autres termes, les gens consomment sans savoir exactement ce qu’ils mangent. A cela s’ajoute l’introduction de nouvelles saveurs et le changement des habitudes alimentaires. L’utilisation de certains intrants dans les pâtes, a-t-il cité comme exemple, ou bien l’accès aux fruits exotiques. Les personnes ne peuvent pas, ainsi, savoir si elles sont allergiques à ces types de produits car c’est nouveau pour leur régime alimentaire. Pour y remédier un tant soit peu, depuis avril 2004, l’étiquetage des produits alimentaires est obligatoire en Europe. Il est indiqué «clairement» que l’arachide, la noisette, le sésame, le gluten, l’œuf et le lait entrent dans la composition du produit alimentaire. Car, a expliqué le Dr Chabane, ce sont les intrants qui provoquent le plus souvent les allergies. Le président de l'Association algérienne de formation continue en allergologie pratique a indiqué que son organisme a exprimé son vœu d’être partenaire du ministère de la Santé sur le terrain pour l’élaboration des stratégies préventives de ces types de maladies. A noter que ce congrès, qui se clôture aujourd’hui, a pour thème principal les urgences allergologiques. Des ateliers portant, entre autres, sur la bonne pratique des tests d’allergie, sur les allergies aux venins d’insectes et sur les accidents allergiques au latex et aux produits de contrastes iodés auront lieu également aujourd’hui.
Sam 3 Mar - 2:51