ALGER (AP) - La chambre correctionnelle près la cour d'Alger a revu à la baisse mercredi la peine prononcée le 31 octobre dernier contre le journal arabophone "Ech Chourouk", cible d'une plainte en diffamation du président libyen Moammar Kadhafi.
Dans le verdict en appel, les six mois de prison ferme retenus en première instance contre le directeur de la publication, Ali Fodhil, et la journaliste auteur des articles incriminés, Houria Ben Rahal, sont transformés en une peine avec sursis.
La fermeture du journal est également annulée par la chambre correctionnelle, qui a ramené de 500.000 (5.500 euros) à 50.000 dinars (550 euros) l'amende décidée contre le journal.
Lors du procès jugé en première instance, le directeur de la publication et la journaliste avaient été condamnés à six mois de prison ferme, peine assortie de la suspension du journal pendant deux mois et d'une amende de 20.000 dinars.
Les deux accusés et le parquet avaient fait appel de ce jugement auprès la chambre correctionnelle de la cour d'Alger.
Le colonel Kadhafi avait engagé des poursuites judiciaires contre le quotidien "Ech Chourouk" pour "diffamation" après la publication par ce quotidien, l'été dernier, d'une série d'enquêtes menées dans la wilaya de Tamanrasset sur le projet du Grand Sahara.
Ces articles traitaient de l'implication du président libyen dans des tractations avec la communauté touarègue d'Algérie qui avaient conduit à des tensions dans la région. Moammar Kadhafi estimait que ces écrits avaient "porté atteinte à sa personne, à l'Etat libyen et à la sécurité des Etats algérien et libyen". AP