Des députés et des cadres du Front de libération nationale ont constitué une cellule de crise pour «gérer» le mouvement de protestation qui est apparu au lendemain de l’élaboration des listes électorales. Un retrait de confiance au secrétaire général de ce parti ainsi que l’organisation d’un congrès extraordinaire sont évoqués avec insistance.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Le mouvement de protestation, qui touche la quasi-totalité des structures de base du FLN, risque d’ébranler l’actuelle direction de ce parti. Des parlementaires et des cadres de cette formation ont décidé de former «une cellule de crise» afin d’organiser ce vaste mouvement d’opposition interne. Une «plate-forme nationale de protestation », rédigée par les membres de cette cellule, devrait être rendue publique aujourd’hui. Ce document fait état des «multiples infractions commises par les membres du secrétariat exécutif du FLN» lors de l’élaboration des listes électorales du 17 mai prochain. «Les listes déposées au niveau de l’administration ne représentent aucunement les aspirations de la base. Elles constituent une infraction flagrante des statuts du FLN et de la directive signée par le secrétaire général de l’instance exécutive du parti. Cette directive précise clairement les critères de sélection des futurs candidats, mais ils ont été violés par celui qui a signé ce document», indiquent des membres de cette «cellule de crise» rencontrés, hier, au siège de l’APN. Selon eux, «les membres du secrétariat exécutif se sont appliqués à exclure et à marginaliser des militants au profit d’un seul courant et pour installer des individus qui n’ont rien à voir avec le FLN. Le 8ème congrès-bis, qui était considéré comme un acte de rapprochement entre les deux principales tendances du parti, a fini par voler en éclats». Les membres de cette «cellule de crise» ont fait circuler, durant le week-end, une pétition visant à appuyer «la plate-forme». «A l’heure actuelle, nous avons récolté un nombre impressionnant de signatures. C’est la preuve de la gravité de la crise provoquée par la direction du parti. Des cellules identiques à la nôtre sont en phase de constitution au niveau de chaque wilaya. Elles sont composées d’une dizaine de militants qui sont chargés de récolter les signatures pour la pétition.» Nos interlocuteurs ont insisté sur le fait que leur démarche pourrait donner lieu à d’importantes actions sur le plan «organique ». «La question d’un retrait de confiance au secrétariat général de l’instance exécutive n’est pas à écarter. Cette question est actuellement à l’étude. Si Abdelaziz Belkhadem venait à être évincé de la direction du parti, le FLN devrait organiser un congrès extraordinaire. C’est la seule issue possible à cette grave crise qui frappe le parti.»