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 DECODAGES,La crise de l'industrie algérienne

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HAKIM
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MessageSujet: DECODAGES,La crise de l'industrie algérienne   DECODAGES,La crise de l'industrie algérienne Icon_minitimeMer 18 Avr - 12:22

Par Abdelmadjid Bouzidi,le Soir D'Algerie

Dans de précédentes chroniques, nous avons eu à montrer combien l’industrie publique algérienne a régressé. Nous avions eu à souligner, chiffres à l’appui, que la crise qui secoue ce secteur industriel public depuis plus d’une décennie est bien structurelle puisque ni les assainissements financiers répétés, ni les plans internes de redressement des entreprises publiques mis en œuvre, d’abord par les fonds de participation, puis par les holdings, n’ont pu en améliorer le tableau clinique.


L’industrie algérienne a aussi besoin de réformes économiques qui touchent tant au mode de régulation qu’à ses modes d’organisation et d’accumulation. Nous pointons aujourd’hui notre regard sur la situation de l’industrie nationale privée dont on dit qu’elle serait en meilleure posture que nos anciennes sociétés nationales.
Quelle place occupe le secteur privé dans l’industrie nationale ?
Les dernières mises à jour et disponibles jusqu’en 2004 nous permettent d’évaluer la part du secteur privé dans la valeur ajoutée de chaque branche industrielle du pays. Parts du secteur privé dans la valeur ajoutée industrielle :

Répartition par branche

BRANCHES
1989
2004

Mines et carrières
13,8
6

ISMME
9,2
9,8

Matériaux de construction
12,6
34,1

Chimie, caoutchouc, plastique
24,3
23,8

Agroalimentaires
52,5
76,2

Cuirs et chaussures
31,4
83

Bois, lièges, pâpier
25,1
45,6

Industries diverses
45,4
43,5

Total industries privées (hors hydrocarbures)
25,9
36,8


Ce tableau appelle trois remarques :
1) En cinq ans, la part de l’industrie privée dans toute l’industrie algérienne hors hydrocarbures a progressé de onze (11) points. Ce qui est considérable.
2) Les branches de l’industrie “lourde” (selon la terminologie consacrée en Algérie) sont restées le fait du secteur public.
3) Le secteur privé s’est principalement consacré aux branches industrielles dites légères : les industries de biens de consommation : agroalimentaires, textiles et confections, cuirs et chaussures. En 2005, l’ONS dénombre 25 961 entreprises industrielles qui se répartissent par branche et par nature juridique de la manière suivante :

Nature juridique
Privé national
Privé étranger
Economie mixte
EPE
Autres publics
Total

Branches

Extractives
899
49
18
18
35
1019

Manufacturières
23 894
57
17
433
358
24 759

Electricité/gaz
117
6
-
5
55
183

Total industries
24 910
112
35
456
448
25 961


Comme on peut le constater, le secteur privé industriel est largement dominant par le nombre d’entreprises mais il faut souligner qu’il s’agit surtout de très petites entreprises (TPE) puisque les entreprises privées de moins de 6 personnes représentent 84% du total des entreprises de ce secteur et celles de plus de 60 personnes, 4,5% seulement. En 2000, les entreprises industrielles dans le total des entreprises privées représentaient 26%, en 2005 elles ne sont plus que 22%. Les investissements privés ne vont pas prioritairement à l’industrie. Et de moins en moins. En 2000, les entreprises industrielles privées nouvellement créées représentent 23% du total des créations d’entreprises et en 2005 elles ne représentent plus que 13,45%. Ainsi, les investisseurs privés qui ont effectivement progressé depuis la fin de la décennie 1990 ne choisissent pas prioritairement l’aventure industrielle. C’est plutôt le secteur des services : commerce, transport... et à un degré moindre celui de la construction qui ont la faveur des investisseurs privés. Si, ni l’Etat, ni les opérateurs privés n’investissent dans l’industrie manufacturière, manufacturière, il est facile de comprendre pourquoi la valeur ajoutée par habitant créée par les industries manufacturières régresse et occupe aujourd’hui la dernière place au Maghreb. Comme le montrent les chiffres suivants :
La valeur ajoutée par habitant dans l’industrie manufacturière

1983 2003
Algérie 242 125
Maroc 120 240
Tunisie 160 440
Egypte 80 220

L’Algérie est ainsi devenue le pays le moins industrialisé dans la région (c’était, en 1983, le pays le plus industrialisé). Cette désindustrialisation est confirmée par les données relatives à la part de l’industrie manufacturière dans le PIB en 2004.

Part de l’industrie manufacturière dans le PIB (2004)

Algérie 7,2%
Tunisie 18,7%
Maroc 17%
Egypte 19,2%
Turquie 13,8%

En 2006, cette part de l’industrie manufacturière dans le PIB (industrie hors hydrocarbures) a encore régressé : 5,7%. L’Algérie industrielle a fait long feu et, pour l’instant, l’après-pétrole c’est encore le pétrole !! Cette désindustrialisation s’explique bien sûr par un mauvais climat des affaires. Cela est maintenant un fait admis par tous les analystes et observateurs. Cette désindustrialisation s’explique aussi par la trop rapide et trop grande ouverture commerciale qui tarde à être corrigée et qui décourage les investisseurs industriels potentiels qui craignent l’aventure concurrentielle que leur mènent les importateurs légaux et illégaux. Il faut savoir, en effet , que le taux de protection commerciale nominale de l’Algérie est le plus faible de la région.

Taux de protection nominale (2006)

Algérie 13,5
Tunisie 17
Maroc 20
Egypte 30,3

Bien faible protection de l’économie algérienne qui est pourtant d’ouverture commerciale bien plus récente que celle du Maroc, de la Tunisie et de l’Egypte qui ont déjà accédé à l’OMC et qui ont signé bien avant l’Algérie des accords d’association avec l’Union européenne. Cette protection de l’économie algérienne explique les pertes d’importantes parts de marché intérieur que subissent les producteurs nationaux et le découragement des investisseurs industriels potentiels qui doivent faire face aussi à l’économie informelle en pleine expansion. Rappelons qu’en 2005, l’industrie manufacturière algérienne a encore affiché un taux de croissance négatif de - 2,3% ! L’industrie algérienne est malade, bien malade. Mais... qu’en est-il advenu de la stratégie de relance industrielle de Hamid Temmar près de deux mois après la tenue des assises de l’industrie ?!
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