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 Musique andalouse Décret de mort pour un festival national

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CHIRAZ
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CHIRAZ


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Musique andalouse Décret de mort pour un festival national Empty
MessageSujet: Musique andalouse Décret de mort pour un festival national   Musique andalouse Décret de mort pour un festival national Icon_minitimeLun 9 Avr - 2:07

Plus d'un considère avec beaucoup d'amertume l'annulation du festival national de la musique traditionnelle que la ville de Tlemcen abrite dans ses murs depuis trente ans, et ce, malgré toutes les difficultés dues à l'absence d'aide suffisante

et d'encouragement des pouvoirs publics.

Ce grand rendez-vous culturel et artistique annuel que l'ancienne capitale maghrébine n'a cessé d'organiser sans discontinuer depuis 1975, est devenu une tradition irremplaçable pour cette vieille capitale culturelle qui accueillait chaque année des centaines de musiciens et des dizaines de formations venant de tout le pays. Cet événement culturel et artistique, qui, à l'occasion de plusieurs de ses éditions a pris même le caractère d'une rencontre internationale, connaît, par la volonté de décideurs peu soucieux de la place de la culture dans l'évolution et le progrès social, un coup d'arrêt définitif. Un tel décret a plongé la grande famille des mélomanes dans la consternation. En effet, plus d'un explique difficilement une telle décision.

Celle qui a l'effet négatif aujourd'hui de pénaliser une ville au passé culturel prestigieux, réputée pourtant pour avoir tant donné pour à la fois conserver et enrichir le patrimoine de cette musique. Les mélomanes n'oublieront jamais que ce festival à caractère national, qui s'inscrit par le prestige qu'il a acquis en lettres d'or, son passé en tant qu'espace de rencontres et d'échanges, a pu pendant les trente années de son existence donner tant de joie et de connaissances aux jeunes dans les formations dont nombreux sont aujourd'hui de grands interprètes ou musiciens à la tête d'orchestres connus sur la scène culturelle nationale.

Créé dans un moment de grand vide culturel, ce festival a bien été une école et aussi une grande bibliothèque pour la recherche et la documentation accessible aux jeunes épris de la musique andalouse, mobilisant chaque année musiciens et chercheurs pour des débats, des conférences, des publications ou des expositions dans ce domaine. Il est à noter que ce rendez-vous national a énormément contribué à élargir géographiquement l'espace de cette musique de goût et de raffinement et par là aussi à favoriser l'émulation entre les musiciens des différentes formations nationales. Plus d'un considère cette décision comme à la fois injuste et frustrante. Elle est loin de récompenser le mérite historiquement connu d'une ville au passé intellectuel et artistique, considérée à juste titre comme le plus grand réservoir de la musique citadine dans le Maghreb (andalou, haouzi, gherbi, haoufi, samaa...). Elle est loin de récompenser les efforts qui ont été sacrifiés par les dizaines de militants de la culture et de l'art musical andalou, mobilisés bénévolement pendant trois décennies, et grâce eux à accueillir, protéger et vulgariser le patrimoine. L'organisation chaque année d'une telle grande rencontre nationale était par devoir de mémoire une sorte d'hommage rendu chaque année aux grands hommes de cette ancienne capitale maghrébine, qui n'ont cessé depuis le Moyen Âge arabe, à un moment où la culture maghrébine était l'apanage de quelques vieilles cités maghrébines seulement, d'oeuvrer par leurs productions intellectuelles à l'étude et à la sauvegarde de ce patrimoine et de ce qui nous reste aujourd'hui. La mémoire historique infaillible nous rappellera toujours le parcours lourd des noms de grands savants et musiciens de Tlemcen qui ont oeuvré à la connaissance et à la mémorisation de l'héritage maghrébin arabo-andalou de cette musique, y laissant pour la postérité des musiciens des ouvrages incontournables : «Fi ouçoul oua touboù», précis sur les modes de Abdelouahid al Wancharissi (15ième siècle), «Nafh tib fi ghusni al andalous erratib», une des plus riches encyclopédies sur l'histoire de l'Andalousie des savants, des poètes, des musiciens de Ahmed al Maqqari Tilimsani (17ième siècle ), «Zahratou rihane fi ilmi el alane» (La fleur de myrte dans la science des sons) ou encore «El arbi fi musica el arab» du célèbre savant des temps modernes Cadi Choaïb (19ième siècle), «Kechf el kinaa» du professeur Ghouti Bouali (20ième siècle), «Anthologie de la poésie andalouse» de Si Mohamed Bekhoucha (20ième siècle), et d'autres qui ont élevé la culture musicale andalouse au centre des préoccupations intellectuelles et artistiques majeures, cela, sans oublier le trio des grands maîtres Mostefa Aboura, Ghouti Bouali et Mohamed Bensmaïne fondateur de l'association al Andaloussia d'Oujda, qui ont entrepris la première tentative d'épuration et de codification de la musique andalouse des temps modernes.

Ce festival national était également une manière solennelle de rendre hommage à d'autres grands noms de poètes et littérateurs de l'ancienne capitale des Zianides, dont les oeuvres intégrées dans le corpus de cette musique par les musiciens de Tlemcen continuent à ce jour à être modulées partout en Algérie et dans le Maghreb, incorporées il y a des siècles dans l'héritage de cette musique : Abou Madyan Choaïb (13ième siècle), Ettighri al Andaloussi (14ième siècle), Ibn Hamdoun Tilimsani (15ième siècle)... Ce festival offrait chaque année l'occasion de renouer avec la mémoire des grands poètes-compositeurs populaires tels : Saïd al Mandassi (16ième), Ben Triqui (17ième), Mohamed Ben M'saïb, Boumediène Bensahla, Mohamed Bendebbah, Mohamed Benameur, Ahmed Belhadj, Bouletbag (18ième siècle) et des dizaines d'autres poètes-musiciens fondateurs du haouzi, ce genre dérivé de la musique andalouse, qui, dépassant les limites de cette vieille capitale, a fini par devenir un hymne emblématique des chants de la citadinité dans le Maghreb.

Ce festival national était à l'échelle de cette vieille capitale dont le passé culturel arabo-musulman honore le Maghreb, une manière symbolique de rendre un hommage aux grands maîtres de cette musique, décédés le siècle dernier: Larbi Bensari, Cheikha Tetma, les frères Fekhardji, Redouane Bensari, Abdelkrim Dali, Sadek Bidjaï, Amine Mesli, Mohamed Bentobbal, Mohamed Benstandji... qui, au plan national, ont tant sacrifié pour que vive toujours cette musique, produit de la civilisation arabo-musulmane dans le Maghreb.
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