Poursuite des violences, persistance du sentiment d'insécurité, pénurie de professionnels de santé… L'OMS et le Haut commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (UNHCR) s'inquiètent vivement pour la santé de la population irakienne.
Une conférence internationale se tient en ce moment même au siège des Nations Unies à Genève, en présence de 450 représentants de gouvernements et d'organisations internationales. Les chiffres qui y sont cités sont effrayants. Chaque jour, 100 Irakiens sont tués et encore davantage sont blessés, victimes d'un tir d'arme ou d'une bombe. Et d'après les autorités du pays, 70% des blessés dont l'état est particulièrement critique vont mourir dans des unités des soins intensifs. Faute « de personnel soignant, de médicaments et d'équipements de santé », précise l'OMS.
La situation sanitaire du pays est dans un état déplorable : 7 Irakiens sur 10 n'ont pas accès à une eau potable, 8 sur 10 ne bénéficient pas ou plus d'un réseau d'assainissement. Et enfin, seule 60% de la population a recours au système public de distribution de la nourriture. Résultat, le nombre de cas de diarrhées et d'infections respiratoires explosent parmi les enfants de moins de 5 ans. Des maladies qui sont, en outre, le plus souvent aggravées par la malnutrition.
Pour l'OMS « la pression devient de plus en plus forte sur la population irakienne ». Mais aussi sur celle des pays voisins comme la Syrie ou la Jordanie, qui ont déjà accueilli 2 des 4 millions de réfugiés et de déplacés irakiens.
« Un Iraquien sur huit a été chassé de son foyer » a ajouté Antonio Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « Cette conférence n'est qu'un premier pas vers ce qui sera, nous l'espérons, une réponse coordonnée et globale à la crise humanitaire en Iraq ».