Moh Débutant
Nombre de messages : 201 Localisation : Devant Mon PC Emploi : commercial Loisirs : Le Net,La BD,ext... Date d'inscription : 07/04/2007
| Sujet: Le vote arabe ou musulman «existera» Sam 21 Avr - 12:50 | |
| Plus gros contingents de l'immigration historique de France, les Maghrébins et les Africains iront-ils jusqu'à se doter de partis politiques ? Longtemps taboue, la question investit le débat politique. Des pans entiers du mouvement associatif en font un thème récurrent. Histoire de forcer la classe politique à lui donner écho. Intellectuels et faiseurs d'opinion ne sont pas en reste. Les uns se livrent à des questions, d'autres ne résistant pas à l'exercice de scénarios.
L'un d'eux, Benjamin Stora, n'exclut pas la création à terme de cadres d'expression partisane propres aux français issus de l'immigration. Le professeur d'histoire du Maghreb contemporain à l'Institut français des langues et civilisations orientales (INALCO) y voit même une hypothèse plausible. «Le cloisonnement mémoriel auquel on assiste actuellement pourrait déboucher, effectivement, sur la construction de partis politiques», dit-il dans un dialogue avec Thierry Leclère, grand reporter à l'hebdomadaire Télérama. Début 2007, l'historien et le journaliste se sont rencontrés pendant plusieurs jours pour les besoins d'un livre-entretien, «La guerre des mémoires, la France face à son passé colonial» (Editions de l'Aube). Pour hypothétique qu'elle soit, la question de Thierry Leclère n'en chemine pas moins dans les milieux de l'immigration maghrébine. Au point d'être évoquée dans la causerie croisée qui meuble la nouveauté de l'éditeur provençal. S'il venait à voir le jour, le cadre partisan de l'immigration maghrébine aura-il pour nom «Parti musulman» ou «Parti des Arabes» ? «Ce ne sera jamais dit comme cela», estime le spécialiste du mouvement national algérien. A ses yeux, le paysage politique hexagonal risque de passer par-là «si le Parti socialiste ou l'UMP n'opèrent pas leur mutation et qu'ils persistent à ne pas représenter les minorités». Pour Benjamin Stora, la cohésion hexagonale exige des partis politiques d'adapter leurs composantes aux réalités sociologiques de la France. Si le Parti socialiste, dit-il en guise d'exemple, «arrive à se transformer en parti «arc-en-ciel» un peu à l'image du Parti démocratique américain, pour mieux coller à la France multiculturelle d'aujourd'hui, on évitera peut-être cette dérive». Sorti en librairie au plus fort de la campagne présidentielle française, le livre-entretien entre Stora et Leclère n'a pas occulté une question tout aussi récurrente dans le discours des politologues. Celle relative au «vote arabe» ou «vote musulman». Un tel vote «existera», estime, affirmatif, Benjamin Stora. Explication de l'historien : «il y a des sensibilités, des façons de regarder le monde en rapport avec ce qui se passe en Palestine, en Irak, en Afghanistan, qui ne sont pas les mêmes suivant que l'on se situe dans la communauté juive ou musulmane, tout le monde le sait». | |
|