PARIS (AFP) - Un nouveau médicament antisida, le darunavir, associé à un autre antiviral, pourrait permettre d'élargir les solutions thérapeutiques pour les patients sur lesquels les autres traitements n'apparaissent plus efficaces, selon une étude confirmant son caractère prometteur.L'étude parait dans la revue médicale britannique The Lancet, datée de samedi.
Pour les patients en échec thérapeutique, après de multiples combinaisons de traitements, la mise à disposition de nouveaux médicaments antirétroviraux (anti-sida) relève d'un besoin urgent, rappelle la revue.
Le darunavir (auparavant appelé TMC114, nom commercial : Prezista) est une antiprotéase (anti-virus du sida ou VIH) destinée aux patients dont les traitements sont devenus inopérants.
Cette nouvelle antiprotéase (des laboratoires Janssen-Cilag International/Tibotec) active contre les souches multirésistantes du VIH, est approuvée en Europe et aux Etats-Unis, pour être co-administrée avec une dose basse de l'antirétroviral ritonavir.
L'étude internationale porte sur 110 patients recevant les doses recommandées du cocktail darunavir-ritonavir durant 48 semaines et 120 autres traités avec une autre antiprotéase, servant de comparaison.
La combinaison darunavir-ritonavir montre sa supériorité sur le plan virologique (de la quantité de virus détectable dans le sang) et immunologique (augmentation du nombre de cellules sanguines appelées CD4, marquant une amélioration des défenses immunitaires de bon augure).
Des résultats similaires avaient été obtenus après 24 semaines de traitement chez ces patients très immunodéprimés.
Le Dr Bonaventura Clotet (Barcelone, Espagne) et ses confrères ont mesuré la charge virale sanguine des patients après 48 semaines de traitement : près de la moitié (45 %) des patients sous darunavir présentaient une charge virale sanguine en dessous du seuil détectable (moins 50 copies/ml) contre 10% des patients prenant une autre antiprotéase (groupe comparatif). Par ailleurs, une réduction de la charge virale a été obtenue chez 61% des patients sous darunavir contre 15% chez les autres.
Des études complémentaires, idéalement sur 2 à 3 ans ou plus, sont nécessaires, tempère toutefois dans Lancet le Dr Rodger MacArthur (Detroit, Etats-Unis). Il suggère également de comparer le darunavir avec une autre molécule intéressante, le tipranavir (laboratoire Boehringer Ingelheim), toujours en association avec le ritonavir.