par le docteur Ameur Soltane*
En 2007, il faut avoir des intérêts dans le processus de fabrication et/ou de distribution, être très mal informé, sous l’emprise de l’accoutumance, de mauvaise foi, ou carrément insensé pour soutenir sans vergogne que le tabac n’est pas un danger pour la santé.
Depuis les travaux de Doll et Hill, à la fin des années 1940 et au début des années 1950, les preuves scientifiques concernant les multiples conséquences néfastes du tabac pour l’homme se sont accumulés, au point que l’OMS en fait une cible stratégique au niveau mondial et que le tabagisme est considéré comme une maladie.
Mais alors, qu’est-ce qui fait qu’un poison soit demandé par autant de personnes, car on imagine mal des individus quémander du curare ou du cyanure ? Avant toute chose, une précision : le tabac dans la société n’est pas l’affaire du seul médecin.
Certes, le tabagisme est considéré comme une maladie par l’OMS, et ce lorsque le mal est fait, que l’addiction est installée, que ses conséquences délétères sur la santé sont présentes (cancers, affections cardiaques, vasculaires...).
Alors, bien évidemment, le médecin est incontournable. Mais cela ne représente que la partie visible de l’iceberg, car pour agir rationnellement et efficacement, il faut intervenir en amont, avant la première cigarette. Alors, le rôle de l’équipe soignante ne peut être qu’une sonnette d’alarme (car c’est elle qui reçoit les cancers en fin de vie, les cardiopathes, les bronchiteux chroniques et bien d’autres pathologies en relation avec le tabac) pour les institutions politiques, administratives et la population en vue d’éviter l’aggravation de l’épidémie.