Les recensements sur base linguistique, ethnique ou religieuse étant interdites en Algérie, il est difficile de connaître le nombre exact d’arabophones et de berbérophones. Cependant, d’après certaines estimations, le chiffre varie de 86 à 72 % pour les Algériens arabophones, et de 14 à 27,4 % pour les berbérophones , Beaucoup d’Algériens ont également le français pour langue, et un certain nombre parlent ces trois langues et revendiquent plusieurs cultures : culture arabe et culture berbère par exemple, l’une n’excluant pas l’autre.
La colonisation française a eu une certaine influence linguistique. En effet, certains mots employés par les Algériens sont d’origine française, alors que ces mêmes mots ont leur équivalent berbère ou arabe, en usage avant la colonisation de l’Algérie par la France.
Le gouvernement algérien a entamé une politique d’arabisation systématique du pays depuis l’indépendance de l’Algérie. Le 2 mars 2006, quarante-deux écoles francophones privées ont été sommées par le président Bouteflika de se conformer à la loi sur l’arabisation et au programme de l’éducation nationale afin de lutter contre cette « dérive linguistique ». Ce mouvement, qui est parfois en compétition avec la tendance générale d’ouverture de la population algérienne, s’accompagne du refus persistant d’accorder le statut de langue officielle à la langue berbère, reconnue langue nationale.
Dans la vie courante, les Algériens arabophones parlent en général un arabe dialectal, le darija, assez différencié de l’arabe littéraire par rapport au vocabulaire, mais restant assez proche syntaxiquement et grammaticalement. Le darija a conservé de nombreux mots et structures syntaxiques berbères et a beaucoup emprunté au français.
Bien que la Constitution reconnaisse le berbère comme étant une langue nationale, l’arabe littéraire est la seule langue officielle. Le berbère se décline en plusieurs variantes régionales : chaoui dans les Aurès (Batna), chenoui (Cherchell), kabyle en Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaia, Bouira, Boumerdès), mozabt dans le Mzab, ainsi que le touareg au Sahara et le Chleuh à la frontière marocaine et au sud du pays.