En ce début de campagne électorale où la
présentation des programmes semble être le dernier souci des candidats,
la priorité est donnée au placardage des photos du président de la
République dans les salles abritant les meetings, en signe d’allégeance.
Le coordonnateur de la commission politique nationale de surveillance
des législatives, Saïd Bouchaïr, a soulevé lors de son passage à
l’ENTV, cette entorse au règlement et rappellera à l’ordre les
candidats en exigeant « la non- utilisation des portraits du président
de la République à des fins électoralistes », et de préciser que « le
Président est un symbole de toute une nation et non d’un parti
politique ». Outre cette mise au point, le coordonnateur de ladite
commission exhorte les acteurs de cette prochaine consultation
législative à ne pas porter atteinte aux personnes et aux institutions
de l’Etat, en plaidant pour faire « la distinction entre l’enthousiasme
dans la présentation de leur programme et l’opposition dont ils font
face de la part de leurs concurrents ». Parmi les commandements de
Bouchaïr figure aussi le respect des espaces d’affichage des portraits,
afin d’éviter l’anarchie qui se reproduit à chaque consultation
électorale, frisant l’altération de la vision. L’invité de l’ENTV a,
par ailleurs, souligné que la transparence des élections est tributaire
du travail de l’administration ainsi que des partis politiques.
M. Bouchaïr estime que la commission qu’il préside ne détient pas
toutes les clés de la réussite du scrutin, en faisant remarquer que
l’outil juridique qui la constitue « ne peut empêcher à lui seul la
fraude, si l’administration et les formations politiques ne
s’impliquent pas ». Complétant son argumentaire, le président de la
CPNSL estime que l’administration doit se conformer à une totale
neutralité. « Un agent de l’administration doit se dire qu’il est
uniquement au service et ne représente que l’Etat », dira-t-il. Et
d’ajouter que les représentants des partis politiques sont en droit
d’exiger une copie du procès-verbal de dépouillement au niveau de
chaque circonscription électorale. Reconnaissant la difficulté pour les
partis de désigner des représentants dans tous les bureaux de vote,
M. Bouchaïr leur propose de se concerter pour assurer le contrôle de
l’opération de vote au lieu de recourir au tirage au sort, comme
stipulé par la loi électorale. Concernant le financement des candidats,
le premier responsable de la CPNSL précise que chaque candidat s’est vu
allouer une somme de 150 000 DA, ne pouvant être remboursée qu’à un
taux de 25% dans le cas où le candidat obtiendra 20% des voix.
Nadjia Bouaricha / El Watan