Le bilan macabre de ce qui semble être une attaque généralisée déclenchée par différents groupes armés basés dans plusieurs maquis de la wilaya de Boumerdès, s’est malheureusement alourdi mercredi dernier. En effet, lors de l’une des attaques qui n’a pas été rapportée par la presse, deux militaires ont été tués et le troisième blessé.
Cette attaque a été perpétrée, en même temps que celles qui ont été relatées dans Le Soir d’Algériedu jeudi, au nord-est de la commune d’Aït- Amrane dans la wilaya de Boumerdès. Elle a été dirigée, dans la nuit de mardi à mercredi, contre le détachement militaire basé au village El-Djenina, sur la route Souk-El-Had /Chabet- El-Ameur dans la rive est de Oued-Issers. Selon nos informations, dans la nuit de mardi, un groupe terroriste du GSPC s’était embusqué sur les hauteurs surplombant cette caserne et a tiré à l’arme automatique sur le cantonnement des forces de l’ordre. La riposte des militaires avait fait fuir les assaillants. Mercredi à l’aube, un détachement de militaires s’était déployé pour un ratissage. Malheureusement, les soldats de l’ANP ont été surpris par la traîtrise des islamistes armés. Ces derniers avaient dissimilé une bombe artisanale avec mise à feu à distance. A l’arrivée des éléments de l’ANP, l’engin a été actionné causant le bilan indiqué. Nuisance et propagande du GSPC Il y lieu de noter que les attaques déclenchées dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs communes de la wilaya de Boumerdès ont été synchronisées et étalées dans l’espace. Jumelées à celles qui ont été perpétrées, dans la même nuit, dans les wilayas de Bouira et Tizi-Ouzou et aux deux vagues d’attentats à la voiture piégée de Réghaïa, Dergana pour la première série et les 7 commis dernièrement dans les communes de Boumerdès et Tizi-Ouzou sont, d’après des analystes, des méthodes usitées récemment par ce mouvement insurrectionnel comme moyen à la fois de nuisance et de propagande pour d’une part faire croire qu’il maîtrise parfaitement la hiérarchisation et l’organisation territoriale des ses groupes et d’autre part, induire des jeunes en leur faisant croire que le mouvement armé est fort pour les mettre en confiance et par là même renforcer leur tentation pour une aventure au maquis. Actuellement, ces derniers sont malheureusement, d’après les sources sécuritaires, majoritaires au sein du GSPC. D’ailleurs, ces attaques dévoilent que fort heureusement, les troupes du GSPC n’ont pas la maîtrise du terrain. S’embusquer dans la nuit derrière un abri pour tirer de loin sur les détachements militaires et les barrages des gendarmes et des militaires ne nécessite pas énormément de courage ou de connaissance dans l’art de la guerria. Sur les cinq ou six attaques enregistrées dans la nuit de mardi dans la wilaya de Boumerdès, seuls deux gendarmes auraient été blessés par balles. Les deux décès ont été déplorés lors de l’explosion d’un engin piégé. Deux officiers supérieurs avec qui nous avons évoqué les dernières attaques restent imperturbables «C’est du pipo», commente l’un d’eux avant d’ajouter : «Un jour ou l’autre, on finira par les avoir. C’est simplement une question de temps et on en finira avec ces sanguinaires». Mais gare au mépris que seraient tentés d’afficher les services de sécurité à l’endroit d’éléments dont les seules motivations sont de semer l’horreur et de causer des destructions. Et pour causes, il y a quelques semaines, un officier versé depuis des années dans la lutte nous confiait : «Pour renforcer ses rangs, le GSPC recrute des jeunes fragilisé, et sans formation. Actuellement, ils ne sont pas d’une grande efficacité pour participer à des embuscades, mais au bout de deux d’entraînement et une fois qu’ils auront franchi le pas de la tuerie, ils deviendrons redoutables».
Sam 3 Mar - 2:48