Le mouvement de contestation qui secoue les rangs du Front de libération nationale (FLN) depuis l'annonce des listes des candidats aux élections législatives commence à déborder dans la rue. Des actions de protestation ont été organisées à la fin de la semaine dernière à Sidi-Bel-Abbès et Relizane, alors que les tracts affluent de plusieurs mouhafadhas à travers le pays.
A Sidi-Bel-Abbès, des dizaines de militants, élus, cadres du FLN ont observé, jeudi matin, devant le siège de la mouhafadha sis au boulevard Mohamed V, un important sit-in pour protester contre le choix de la direction centrale du parti. Les contestataires ont qualifié la confection de ces listes de «complot interne contre le parti FLN» qui vise à déstabiliser le parti. Elus, maires, militants de base, venus de plusieurs localités de la wilaya, outre d'anciens sénateurs et députés, étaient présents à cette manifestation.
A Relizane, l'esplanade de la place du marché public, devant la mouhafadha du FLN, a été le théâtre de chauds débats parmi les militants du parti qui se sont regroupés mercredi dernier pour protester contre la composante de la liste des candidats aux législatives prochaines. Ils étaient quelques dizaines à signifier leur désapprobation des décisions de la centrale qui a parachuté des candidats non résidents et qui ne sont pas sans reproches. Des tracts ont circulé tout le week-end avec, en fond de toile d'affiche des photos des candidats, une inscription hostile «el aar oua el fassad» (déshonneur et corruption). Il est à noter que cette liste qui a reconduit M. Abbou Mohamed, ex-ministre de l'Information, Belabès Belkacem, ex-député, et Adda Abou, député en poste, est contestée notamment par des candidats mal classés ou déchus dans une ambiance d'indiscipline notable.
A Khemis Miliana, dans la wilaya de Aïn Defla, le climat était moins tendu et la kasma FLN s'est contentée de demander «la révision et la correction de la liste de candidatures établie par la direction centrale», reprochant le fait que cette instance n'ait pas appliqué les critères édictées par les circulaires 1 et 2 émanant du SG du parti