El Khabar chez la famille de l’un des trois kamikazes, « Mouâd Ibn Djabel »
« Ce qu’a fait Merouane ne nous honore pas »« Il était un dealer de drogue et un habitué des commissariats et des maisons d’arrêt »Dans un quartier pauvre au sud de la capitale, Merouane Boudina a passé sa jeunesse en compagnie de ses 10 frères et sœurs, dont un a rejoint les groupes terroristes au début de leur constitution. Merouane est le véritable nom de « Mouâd Ibn Djabel », l’un des trois responsables des explosions de mercredi dernier. El Khabar a rendu visite à sa famille, et s’es entretenu avec ses membres sur son parcours de kamikaze.
« Lorsque sa mère a vu son image sur les chaînes satellite arabes après les explosions, elle fut profondément choquée. Elle est a présent alitée et complètement effondrée », nous a dit Nourredine, grand frère de Merouane, lorsque nous avons demandé à rencontrer sa mère.
Il a déclaré a propos de la voie choisie par son frère : « Ce qu’a fait Merouane n’honore personne dans la famille, il s’est tué et a tué des innocents…Est-ce qu’il a accompli un acte de Djihad ? Le Djihad commence par soi-même, avant son prochain ».
Des gens qui connaissaient Merouane Boudina nous ont appris qu’il consommait et vendait de la drogue, et qu’il était un habitué des commissariats et des maisons d’arrêt. Quand à son frère Nourredine, il ne pense pas que des idées Djihadistes aient pu conduire à l’attentat kamikaze effectué par son frère. « Je connaît bien mon frère, il n’était pas religieux » il a ajouté à propos des personnes qui ont planifié les explosions : « Ces gens-là exploitent l’ignorance de certains, je jure devant Dieu de ne jamais leur pardonner, ici-bas et dans l’au-delà ».
Lorsque nous avons évoqué, avec le grand père du kamikaze, les conditions sociales contraignantes, qui ont dû pousser Merouane à rejoindre le maquis, il a refusé cet argument pour justifier le port d’armes et les attentas-suicides.
Il a déclaré : « Regardez ces maisons pauvres, ne sont-elles pas habitées par des jeunes du même âge que Merouane, ou même plus jeunes ? Ils vivent dans les mêmes conditions où vivait Merouane, mais ils n’ont pas fait comme lui, certains ont poursuivi leurs études, et d’autres sont entrés dans la vie active, et luttent pour survivre, comme des millions d’Algériens ».