Si la mort odieuse m'avait cherché, elle n'aurait pas su me trouver
Car j'étais caché par la dissimulation de Ton amour.
Entre l'ardeur et le désir, mon être s'évanouissait,
Selon que Tu Te détournais ou manifestais Ta présence.
Si mon coeur devait être chassé de Ton royaume
Pour payer cette extase, il ne pourrait plus vivre dans la demeure de l'exil.
...
Et après cela mon amour pour Toi fut vraiment libéré de mon être charnel ;
J'en ai pour preuve l'existence de mon âme avant son enveloppe mortelle.
J'ai dit ce que je ressentais dans mon amour pour Toi,
Non point parce que je suis lassé de souffrir, mais simplement pour adoucir
la peine.
....
Toute souffrance est pour moi une faveur,
Tant que je résiste à la tentation de rompre mes serments.
Aussi, pour toute peine d'amour, si elle vient de Toi,
Je réponds par l'action de grâce et non par la plainte,
Car si les agonies de la passion me torturent,
Pourtant, dans l'ordre de l'amour, elles me sont une grâce.